Réflexions psychanalytiques sur quelques évolutions de la langue française
Text from a lecture delivered by the author on November 28, 2019 for the Journée de la Francophonie at the Institut Supérieur des Langues Appliquées de Moknine, University of Monastir, Tunisia.
Ce texte est issu d’une conférence prononcée par l’auteur le 28 novembre 2019 pour la Journée de la Francophonie à l’Institut Supérieur des Langues Appliquées de Moknine, Université de Monastir, Tunisie.
« Mais après tout le mot à l’origine était un enchantement, une action magique, et il a conservé encore beaucoup de son ancienne force ». Sigmund Freud 1
Du haut de mes plus de trente années d'enseignement dans le supérieur et après vingt ans de clinique, je constate un affaiblissement progressif du vocabulaire de la langue française à la disposition de mes étudiants. D'année en année, je vois croître leur frustration lorsqu'ils souhaitent poser une question ou faire un commentaire sur un point de mon séminaire : ils « savent » parfaitement ce qu'ils veulent dire en termes de compréhension intellectuelle, je dirais « intérieure », mais ils se révèlent incapables ou alors rencontrent d'immenses difficultés pour le verbaliser à l’autre. Souvent même, je leur adresse cette remarque que j'ai bien compris ce qu'ils souhaitent dire mais que l'expression ou le mot choisi correspond peu ou pas du tout à leur idée principale. Je ne voudrais pas aller trop loin et trop vite dans ces remarques liminaires mais comment ne pas relever au passage de ce premier constat l’inévitable « décentrement » de la psyché dans l’humain : ça sait mais ça ne peut pas, ça ne veut pas se dire ! Le savoir n’est pas la vérité : l’apprentissage universitaire d’un savoir demeure toujours extérieur à l’individu tandis que la psychanalyse oblige à vivre sur soi-même l’expérience de cette acquisition et fait de ce passage la condition sine qua non pour l’obtention de la qualité d’analyste. Vous connaissez tous ce célèbre vers rimbaldien : « je est un autre ».
La défaillance d’étayage de la pensée sur le mot
Le ressenti de cette frustration est encore plus net dans mon activité clinicienne lorsque je travaille avec des adolescents. Leurs « associations libres » se heurtent – et sans doute « la résistance » telle qu’elle a été définie à l’origine par Freud 2 y trouve-t-elle un allié objectif – au manque de vocabulaire en charge d’exprimer « tout ce qui traverse l’esprit ». Plus d’une fois lors des séances, je relève le fait que ce défaut d’étayage de la pensée inconsciente sur le mot qui fait le quotidien de nos séances, devient une défaillance plus générale qui se nourrit par surcroît d’une ignorance ab initio. Et en renforce le mécanisme du refoulement.
Un mot dont la psychanalyse nous rappelle qu’il est censé, une fois prononcé, être le meurtre de la chose : « flavit et dissipati sunt » 3 . J'emploie volontairement le vocable d’étayage en lien avec la fameuse « Anlehnung » de Freud, celle de la pulsion sexuelle infantile qui s’étaye dès les premiers moments de la vie sur l’instinct d’autoconservation illustré par le nourrissage. Il ne faut donc pas « mépriser » le mot nous dit Freud dans son texte « La question de l’analyse profane » : « il est après tout un instrument puissant, il est le moyen par lequel nous nous révélons les uns aux autres nos sentiments, la voie par laquelle nous prenons de l’influence sur l’autre 4 ». Sans doute est-ce la raison pour laquelle dans certains pays, la puissance libératrice du mot effraie : je me souviens à ce titre d’une discussion pour le moins « serrée » avec un collègue de l’Université Shahid Beheshti de Téhéran lors de la Journée nationale de la psychologie en mai 2016 et qui, opposé à la psychanalyse, défendait bec et ongles la suppression du mot dans la psychologie, son remplacement par des nombres et l’intégration de cette science à celle de l’industrie !
Pour Freud, le langage englobe le verbal et le non verbal 5 . Pour l’analyste, l’essentiel repose sur les Wortvorstellungen, les représentations de mot. Tout comme le langage verbal est historiquement secondaire, il est secondaire dans l’élaboration psychique. Nous décelons par exemple dans la symptomatologie de certaines névroses, notamment l’hystérie de conversion, une régression au stade d’avant le langage, qui se caractérise justement par le fait qu’à cette étape pré-langagière, la distinction entre conscient et inconscient n’existe pas encore 6 . L’inconscient n’est pas bruissant de paroles ou de phrases, au sens du langage verbal, mais de représentations-choses « Sachvorstellungen » souvent empruntés au sensorium visuel (imagos) ou bien encore à des représentations plus archaïques (manger, incorporer, retenir, expulser, morceler) situées au cœur des fantasmes inconscients.
Ce qui pose évidemment la question de l’intervention de l’analyste pour « aider l’analysant à dire »: gratification névrotique ou dimension post-éducative de la cure 7 ? Tel est le cas d’un de mes jeunes patients qui a profité de son analyse pour acquérir un vocabulaire qui lui faisait complètement défaut : « Je n’ai jamais ouvert un seul livre sauf ceux exigés par l’école » répétait-il à l’envi en passant devant ma bibliothèque. Cette « règle » du « tout dire » demeure fondamentale : le dire comme adresse, c’est-à-dire comme communication, comme ouverture à l’autre par rapport à l’inconscient qui n’est que fermeture. Mais aussi comme symbolisation : faire entrer dans des ensembles relationnels plus vastes, plus ouverts et plus souples ce qui était jusqu’alors enfermés dans des cycles rigides du fantasme 8 .
Lorsque je donne un texte à lire à mes étudiants de l’Université, certains retours me laissent perplexe : « mais monsieur, votre texte fait quinze pages ! ». D’autres de mes étudiants en Ecole Supérieure de Commerce (Edhec ou Ipag) les lisent – non sans rechigner – du fait même qu’ils appartiennent au programme des révisions de l’examen final et, last but not least, que le coût de leur cursus au sein de ces établissements privés, est particulièrement élevé 9 . Le rapport à l’analité psychique, tout comme l’obligation de payer ses séances de psychanalyse en numéraire, n’y est sans doute pas pour rien. Mais la cause essentielle demeure ce que j’appelle le « zapping informatif » : les addictions adolescentes aux réseaux sociaux entraînent, par l’incessant surgissement des « breaking news », des messages personnels et autres publicités, une structuration mentale morcelée, un séquençage récurrent de la pensée contraire à tout processus de concentration. En cela, la pulsion hyper-consumériste fondée sur l’immédiateté absolue n’est pas éloignée de la pulsion sexuelle infantile pour laquelle la perpétuelle nouveauté serait « la condition de la jouissance 10 ».
Le Français, langue de valeurs éminemment politiques
Le Français est une langue éminemment politique. Langue du serment de Strasbourg au travers de son ancêtre, le roman, imposé contre le latin des clercs. Langue officielle d’une administration par l’ordonnance de Villers-Cotterêts depuis 1539. Instrument d’une Académie qui s’est « laissé constituer plutôt qu’elle ne l’a demandé » par Richelieu et entre les mains duquel elle sert à magnifier le pouvoir royal et assure, outre le prestige de la France à l’étranger, l’unification linguistique à marche forcée du pays. Consacrée par la révolution avec le rapport de l’Abbé Grégoire sur la « nécessité et les moyens d’anéantir les patois et de l’universaliser », elle conquerra ensuite, de gré ou de force, l’estime de l’Europe pour devenir « la compagne de l’Empire ». « Unité de culture et de sa langue », expression de son existence, lit-on enfin, dans le discours d’un célèbre récipiendaire à l’Académie.
Politiques, les sommets de la Francophonie le sont tout autant. Institutionnalisée en 1986 avec la 1re Conférence des chefs d’Etat et de gouvernement « ayant en commun l’usage du français », la Francophonie a ressenti le besoin de se doter d’une dimension politique avec La Charte élaborée au sommet de Hanoï en 1997. Edifice complété au sommet de Moncton deux ans plus tard par des mesures destinées à faire de l’Organisation un « acteur politique et diplomatique sur la scène internationale ». Mais il y a loin de la coupe aux lèvres. En rendant possible l’adhésion d’un grand nombre d’Etats qui sont censés ne pas s’accommoder de crises, de conflits et d’atteintes aux droits de l’homme », la Francophonie court deux risques essentiels. En se politisant, l’Organisation pourrait, à l’image de l’Europe, se diluer dans un élargissement sans fin, s’éloigner de sa « raison d’être ». Que devient la « défense du Français » s’est ouvertement interrogée la représentante du Québec lors du sommet de Beyrouth en 2002 si, autour d’une table de négociations, la majorité des intervenants recourt aux interprètes pour communiquer ? Cette orientation politique de la Francophonie contient aussi en elle-même les germes de grandes désillusions. L’authentique noblesse des idéaux buttera inévitablement sur les obstacles pratiques de leur mise en œuvre.
Avec, en conséquence, cette interrogation : porteuse de principes démocratiques articulés à la puissance d’un Etat toujours prompt à les défendre et auquel elle s’identifie pour former ce que les « Exercices de lecture » de Marc Fumaroli 11 appellent « une nation littéraire », la langue française ne court-elle pas le danger, par cette distance entre les mots et le terrain, c’est-à-dire la réalité, de subir un changement de statut ? Le pire des scénarii serait que le Français, dont on craignait hier encore le contenu des mots, dont on épiait autrefois avec appréhension la diffusion de la pensée à l’étranger, ne dérange plus. Au contraire, devenu inoffensif, ce métalangage éthéré, rhétorique dépossédée de sa puissance intrinsèque, deviendrait un « signifiant désignifié 12 » ou « désobjectalisé 13 » . Il se rapprocherait de cette langue du XVIIIe siècle, « fictive » à force d’être réservée à l’usage exclusif d’un salon mondain. Nous dirions aujourd’hui « déconnecté ».
L’élaboration réflexive du langage a démissionné devant un autre « métalangage ». L’onomatopée, le bruit voire l’acte 14 – et sa violence subséquente qui trahit des efforts désespérés afin se réapproprier quelque chose qui échappe à son auteur 15 – ont remplacé le mot. La regrettée helléniste et académicienne Jacqueline de Romilly ne se lassait pourtant pas de répéter que la syntaxe est capable d’aider à construire et à consolider une structure psychique 16 : tout comme Benveniste qui affirmait que « c’est ce qu’on peut dire qui délimite et organise ce qu’on peut penser 17 » , l’agencement et l’orthographe corrects du mot dans la phrase ne sont-ils pas le corollaire et le signifiant de la place du moi dans le monde ?
Peut-être pouvons-nous aller plus loin dans le domaine analytique en osant un rapprochement entre le langage, dont la parole est l’une des composantes, et l’interdit de l’inceste : « L’inceste entendu au sens le plus large, rappelle Claude Lévi-Strauss, consiste à obtenir par soi-même et pour soi-même au lieu d’obtenir par autrui et pour autrui 18 ». Or, « l’interdit de l’inceste s’est rétréci dans les mœurs et dans les institutions 19 » , y compris dans les échanges interlocutifs marqués par l’inconscient. Ce que l’interdit de l’inceste autorisait par ailleurs, la restriction de cette prohibition le censure, elle le condamne. Du « Il ne faut pas le dire –le sexuel– à ta mère » devient « Il ne faut plus le dire à personne ».
Ordinateurs contre stylos
Signalons dans cette perspective une étude des plus intéressantes : face à la multiplication des ordinateurs en amphi, une étude américaine publiée dans Psychological Science 20 et réalisée par Pam A. Mueller, de Princeton et son ancien professeur de psychologie Daniel Oppenheimer de l’UCLA Anderson, montre que la prise de notes manuscrites permettrait de mieux retenir ses cours. En effet, alors que l’usage de l’ordinateur portable et de tablettes pour la prise de notes en amphi se démocratise, les nouvelles technologies ont aussi l’inconvénient de déconcentrer les étudiants qui en profitent pour zapper de la prise de notes aux réseaux sociaux. Même si l’étudiant ne se rend pas sur Internet, cette étude intitulée « le stylo est plus puissant que le clavier: des avantages de l’écriture cursive comparée à l’ordinateur pour la prise de notes » estime que taper son cours n’aiderait pas à sa bonne compréhension. L’étudiant qui écrit avec son stylo fait le tri avant de prendre des notes et intègre donc d’une autre façon les informations données par son interlocuteur. La mémoire travaille davantage lorsque l’étudiant réfléchit à ce qu’il écrit. Grâce à l’ordinateur, il va donc certes plus vite, mais il écrit de façon moins intelligente, comme le fait comprendre Daniel Oppenheimer: « Taper à la vitesse de la lumière encourage à transcrire ce que l’on entend, sans faire vraiment attention à ce qui est dit ». Les chercheurs ont d’ailleurs fait des tests sur trois groupes d’étudiants selon leur méthode de prise de notes. Les résultats ont indiqué clairement que les étudiants aux notes manuscrites avaient été plus attentifs et pouvaient répondre à des questions précises sur le cours énoncé. Les notes prises par les étudiants avec un ordinateur étaient pourtant plus longues et détaillées. Déjà constatée pour les enfants, cette tendance à l’apprentissage écrit s’applique donc aussi aux étudiants.
La déconstruction du discours religieux comme moyen de déradicalisation
Je voudrais prendre un autre exemple, aux confins de la psychanalyse et de l’utilisation politique du mot. La France, tout comme la Tunisie, a connu et connaîtra hélas encore des terribles attentats terroristes. Et sur lesquels j’ai eu l’occasion de publier mes réflexions 21 . Dans l’Hexagone sont menées des expériences de déradicalisation sur des détenus ou des personnes suivies pour radicalisation islamiste. Ces dernières consistent, dans un premier temps, à « déconstruire le discours religieux » du fanatique radicalisé en lui opposant celui d’un spécialiste de l’Islam et du Coran. Celui-ci tente de démontrer, texte à l’appui, que le radicalisé a fait fausse route dans une interprétation suggérée par un habile manipulateur. Mais cette « déconstruction » pour reprendre un terme du philosophe J. Derrida suscite légitimement des interrogations. Voire des doutes car elle risque, hélas, d’avoir une influence modeste au regard des mécanismes tortueux de l’appareil psychique. C’est en effet, et pour le dire schématiquement, oublier la traversée de l’inconscient par le langage. Le « déconstructeur » aura beau expliciter par le menu détail le texte coranique, il est à craindre qu’il soit écouté mais point « entendu ». Car son explicitation s’adressera alors au « moi » conscient de la personne radicalisée. Le moi dont Freud nous rappelle constamment dans son œuvre et jusque dans ses tout derniers écrits, le caractère illusoire : dans les « Cinq psychanalyses », le « moi » est le « clown du cirque qui se prend pour son directeur ». Ailleurs, le moi devient un « cavalier qui, illusoirement, prétend dompter sa monture » - celle du « ça » - mais qui finalement ne fait que se rendre là où cette dernière veut bien le conduire 22 . Et dans un texte plus tardif, « La décomposition de la personnalité psychique » issue des Nouvelles Conférences, le « moi », « pauvre », est contraint de « servir trois maîtres sévères » : le ça, le surmoi et la réalité extérieure 23 .
C’est un peu comme dire, dans le cadre de nos séances, à une anorexique qu’elle est dangereusement trop maigre tandis qu’elle est authentiquement persuadée qu’elle est en surpoids 24 tout comme il est illusoire de tenir au drogué un discours bienveillant sur les méfaits pour sa santé des substances psychoactives alors qu’il en ressent cruellement le manque ou bien encore, de tenter de démontrer au phobique de l’avion, le fait que ce moyen de transport, statistiques à l’appui, reste très sûr et rend son angoisse sans fondement. Lors d’un séminaire, un étudiant de l’Université de Nice me demandait : « pourquoi n’avez-vous pas insisté sur les mécanismes de manipulation par les groupes djihadistes ? ». Ma réponse le surprit : « pensez-vous que la manipulation dont vous parlez eût été possible sans que l’être humain ait déjà été subverti par son propre inconscient rendant le terrain propice à cette seconde phase ? ». Il existe une inversion de valeurs lorsque nous passons de l’auto-préservation à la pulsion sexuelle nous rappelle Jean Laplanche : « l’utilitarisme ne tient absolument pas compte de l’élément pulsionnel chez le délinquant 25 ».
Investissements et contre-investissements psychiques de la langue française
Peut-être conviendrait-il d’envisager l’investissement politique de la langue française et j’entends ici investissement au sens strictement économique de la psychanalyse, c’est-à-dire le fait qu’une certaine énergie psychique se trouve attachée à une représentation ou à un groupe de représentations, à une partie du corps, à un objet 26 . Freud multiplie les occasions d’utiliser le verbe « besetzen » dans le sens d’une occupation militaire ou comment la cure analytique doit regagner le terrain perdu et occupé par les forces étrangères de l’inconscient. L’apprentissage du Français et des valeurs qui s’y rattachent devrait devenir un contre-investissement et ce, afin de s’opposer, voire de « regagner ce terrain perdu » face aux dogmes défiant les idéaux de la République Française. A ce titre, il faut ici saluer l’action du Ministre français de l’Education Nationale Jean-Michel Blanquer dont les mesures visent à relever l’exigence du niveau de la langue française, et ce, même si ces mesures requerront sans doute plus d’une génération pour constater leur efficacité et à condition qu’un prochain ministre ne se plaise pas à détricoter, comme c’est trop souvent le cas, l’œuvre de son prédécesseur. Sans doute faudra-t-il aussi « oser dire » pour se débarrasser des multiples entraves d’une dictature du « politiquement correct » fondée sur un surmoi désormais réduit à la double pression sociale et environnementale du cliché et de l’instantané ?
L’auteur de ces lignes se doit ainsi de prendre d’infinies précautions oratoires dès que sont abordés certains sujets du séminaire de psychanalyse, par exemple – et l’exemple est la chose même rappelle Hegel cité par Freud – la sexualité infantile ou féminine : rien d’étonnant lorsque la mode intellectuelle des thérapies comportementales ramène l’inconscient à des circuits neuronaux et la prise de conscience au traitement de l’information. Souvenons-nous à chaque seconde des paroles de Sigmund Freud en la matière lorsqu’il imposait le fait que la métapsychologie se devait d’appeler un chat un chat : « on commence par céder sur les mots puis on finit par céder sur les choses 27 ».
En conclusion. Un collègue de Beyrouth me rapporte le fait suivant qui n’est pas loin de faire tache d’huile: parvenus à la puberté, ses deux fils soumis à l’apprentissage de la langue française par conviction culturelle et politique de leurs parents, ont décidé de ne plus s’exprimer qu’en arabe. « La langue française, ont-ils doctement expliqué à leurs géniteurs, est trop maniérée, trop féminine. L’arabe fait plus viril ». Après tout, dans ses poèmes, Etienne de La Boétie ne réservait-il pas la langue latine à ses amitiés masculines, se servant en revanche du Français lorsqu’il s’adressait aux dames 28 . Quel vaste sujet d’études si l’on veut bien songer au déferlement de revendications qui exigent l’abolition des genres et des sexes !
1- « La question de l’analyse profane », Œuvres complètes XVIII, 1926-1930, PUF, 2015, p. 10.
2- « Die pathologische Abwehr». Sigmund Freud, Esquisse d’une psychologie, Entwurf einer Psychologie, Editions Erès, Coll « Scripta », 2011, pp. 118-119.
3- Citation latine dont Freud souhaitait le faire le titre d’un chapitre sur la thérapie. « Lettres à Wilhelm Fliess, 1887-1904 », PUF, 2007, p. 280 et « L’interprétation du rêve », PUF, Coll. « Quadrige », 2013, p. 252.
4- Sigmund Freud, « La question de l’analyse profane », Œuvres complètes, XVIII, 1926-1930, PUF, p. 10.
5- Sigmund Freud, « L’intérêt de la psychanalyse pour les sciences non psychologiques », Résultats, idées, problèmes, PUF, 1984, p. 198.
6- Freud se réfère lui-même à un célèbre article de H. Sperber : « Über den Einfluss sexueller Momente auf Entstehung und Entwicklung der Sprache », Imago, 1912, 5, pp. 405-453.
7- Die Nacherziehung. Sigmund Freud, « La technique analytique », PUF, Coll. « Quadrige », 2013, pp. 23, 147 et 151. Ambivalence ou prudence de Freud qui, tout en multipliant dans son œuvre les références à ce concept appartenant à la pédagogie, met parallèlement en garde contre toute tentation éducative de la psychanalyse. Voir à ce sujet Amine Azar, « Sur la part d’éducation qui revient à la cure-type », ‘Ashtaroût, Bulletin n° 2011-0820, août 2011, Bibliothèque du Pinacle, Beyrouth, Liban.
8- Jean Laplanche, « Problématiques IV, Le baquet, transcendance du transfert », PUF, Coll. « Quadrige », 1998, p. 132.
9- Autour de 10 000 euros par an.
10- Sigmund Freud, « Au-delà du principe de plaisir », Œuvres complètes, XV, 1915-1920, PUF, 2012, p. 307.
11- Marc Fumaroli, « Exercices de lecture, De Rabelais à Paul Valéry », NFR, Gallimard, 2006.
12- Jean Laplanche, « Problématiques IV, L’inconscient et le ça », PUF, Coll. « Quadrige », 1998, pp. 118-128 et Nouveaux fondements pour la psychanalyse, PUF, Coll. « Quadrige », 2008, p. 48.
13- André Green, Le travail du négatif, Les éditions de minuit, 2011, p. 122.
14- « Faute de pouvoir s’employer dans de pures opérations mentales, l’excitation liée aux impressions fait retour aux gestes », Henri Wallon, « De l’acte à la pensée », Champs Flammarion, 1978, p. 135.
15- Gérard Mendel y décèle une culpabilité inconsciente : Gérard Mendel, « La société n’est pas une famille, de la psychanalyse à la sociopsychanalyse », Editions La découverte, Coll. « Textes à l’appui », 1992, p. 18.
16- « On peut penser une chose clairement si on peut la dire clairement ». Jacqueline de Romilly, « Dans le jardin des mots », Editions de Fallois, 2008.
17- Emile Benveniste, « Catégories de langue, catégories de pensée », in Problèmes de linguistique générale, Gallimard, 1966, p. 70.
18- Claude Lévi-Strauss, « Les structures élémentaires de la parenté », PUF, 1949, p. 607.
19- Jean Laplanche, « La défense et l’interdit », in La révolution copernicienne inachevée, PUF, Coll. « Quadrige », 2008, p. 19.
21- Jean-Luc Vannier, « Réflexions psychanalytiques sur le terrorisme djihadiste, De l’autopunition à l’autodestruction », Radicalisation et Radicalité, Une Voie de la destructivité, Psychiatrie Française, Vol. XXXXVIII, n°2, Octobre 2017, pp. 91-110.
22- Cette référence au « cavalier du dimanche » est déjà présente dans une lettre à Wilhelm Fliess du 7 juillet 1898 : Sigmund Freud, « Lettres à Wilhelm Fliess, 1887-1904 », Edition complète, PUF, 2007, p.406 et dans « L’interprétation du rêve », Œuvres complètes, IV, 1901, p. 270.
23- Sigmund Freud, « Nouvelles suites des leçons d’introduction à la psychanalyse », Œuvres complètes, XIX, 1931-1936, 2013, pp. 160-161.
24- Jean-Luc Vannier, « Le pouce paternel, Nahrungseinfuhr d’une adolescente anorexique », Autisme et psychoses infantiles, Psychiatrie Française, vol. XXXXV, 4/14, Septembre 2015, pp. 74-81.
25- Jean Laplanche, « Réparation et rétributions pénales », La révolution copernicienne inachevée, 1967-1992, PUF, Coll. « Quadrige », 2008, p. 176.
26- Jean Laplanche et Jean-Bertrand Pontalis, « Vocabulaire de la psychanalyse », PUF, 2014, pp. 211-215.
27- Sigmund Freud, « Psychologie des masses et analyse du moi », Œuvres complètes, XVI, 1921-1923, PUF, 2003, p. 30.
28- Jean Starobinski, « Montaigne en mouvement », NRF Gallimard, 1982, p. 74.
Jean-Luc is a qualified Psychoanalyst, based in Villefranche-sur-mer, France.
With a commitment to mental health, Prof Vannier provides services in English and French, including Clinical Supervision, Psychoanalysis and Therapy (Online).
Prof Vannier has expertise in Identity Issues, Sexual Issues and Young Adult Issues.
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